Le Green IT s’est invité à la COP26 avec notamment le sujet de la réduction des gaz à effets de serre. Un sujet qui était aussi à l’agenda des sénateurs français qui ont voté, le 2 novembre, la loi sur l’impact du numérique sur l’environnement. Des sujets qui sont plus que jamais au cœur de nos discussions avec nos clients, nos partenaires….
Chez Centreon, nous sommes Green IT Friendly. Julien Mathis, CEO – cofondateur et Marc-Antoine Hostier, Chief Operating Officer nous en disent plus !
Eryk Markiewicz. Pourquoi le Green IT est-il au cœur de l’actualité depuis quelques mois ?
Julien Mathis. Tout d’abord, précisons de quoi nous parlons. Le terme Green IT aussi appelé « numérique responsable » ou « sustainable ICT », désigne “l’ensemble des technologies de l’information et de la communication dont l’empreinte économique, écologique, sociale et sociétale a été volontairement réduite et/ou qui aident l’humanité à atteindre les objectifs du développement durable” (source www.greenit.fr). Si le sujet est sur la table depuis plusieurs années, il a refait surface avec la crise sanitaire qui, d’un côté a mis en avant la valeur du numérique pour assurer la continuité de l’activité et de l’autre, a reposé la question des émissions de gaz à effets de serre, les circuits courts et de façon générale la RSE (Responsabilité Sociétale d’Entreprise).
Les nouvelles générations attendent de leurs employeurs qu’ils s’engagent sur ces sujets et les entreprises intègrent de plus en plus ces critères dans leurs appels d’offres et consultations. Bref, si on se place du point de vue marque employeur, image de marque et conception de produits, même ceux qui n’avaient pas l’intention de sauver la planète, vont être contraints de s’intéresser au sujet du Green IT…
Marc-Antoine Hostier. A présent, tout est IT. De près ou de loin, dans la vie quotidienne personnelle et professionnelle, l’exposition à l’IT est permanente.
Le dénominateur commun à tout cela est l’infrastructure et il me semble naturel que la question se pose de la place occupée par l’IT dans notre empreinte écologique.
Encore plus depuis la crise du covid qui a fait évoluer la place de l’IT dans la production de services et de produits: avant c’était un moyen parmi tant d’autres de produire et d’un seul coup, l’IT est devenu LE moyen de produire. Sans IT pas de télétravail, pas d’e-commerce, pas de click and collect, pas de téléconsultation ! Même les métiers les moins exposés comme les restaurateurs se sont retrouvés à dématérialiser une partie de leur activité. Il est donc normal que nous nous posions, tous, les bonnes questions sur le sujet du Green IT !
Eryk Markiewicz. Comment la supervision peut-elle aider les entreprises à s’engager dans une stratégie de Green IT ?
Julien Mathis. La supervision est une tour de contrôle du système d’information (SI). Cela signifie que nous fournissons aux directions informatiques, entre autres, la capacité à comprendre comment ils consomment leurs ressources IT.
La supervision fournit de l’information sur les usages du SI de nos clients et donc sur l’usage qui est fait de leurs datacenters, leurs applications dans le Cloud, leur solution on-premise, leurs routeurs, leurs imprimantes…
Comment fonctionnent-ils et quand fonctionnent-ils ? Ont-ils besoin de fonctionner 24/24 pour délivrer le meilleur service ? Peut-on adapter les usages pour réduire l’empreinte carbone ?
Avec la supervision, nous collectons tout type de données et en particulier des données qui aident nos clients à calculer leur empreinte carbone comme la température des serveurs ou l’ampérage d’un matériel.
Marc Antoine Hostier. La place de la supervision dans le Green IT ne fait pas de doute car il reste difficile de manager ce que l’on n’a pas mesuré… Or la supervision permet de collecter des données en se connectant à tout type de technologies et de remonter et corréler des métriques variées.
La supervision met à disposition des données factuelles de consommation de l’IT sur lesquelles il sera possible de prendre les bonnes décisions.
Notons au passage que la supervision permettant d’identifier les leviers pour réduire la consommation d’énergie (consommation, température, ampérage, etc.) elle participe également à réduire la facture associée à la fin du mois. Voici un argument de plus en faveur de la mise en place d’une politique Green IT.
Eryk Markiewicz. Est-ce que le Green IT est intégré dans la conception de notre solution de supervision IT ?
Julien Mathis. Tout à fait ! J’avoue que je suis très vigilant tout comme le reste de l’équipe sur ces sujets et pas seulement d’un point de vue Green IT.
En matière de conception de notre solution de supervision IT, nous veillons à limiter notre empreinte carbone que ce soit en termes de consommation de ressources ou d’exploitation du Cloud. Nous travaillons aussi à fournir et mettre en place des KPIs qui assistent nos clients dans leur démarche Green IT.
Nous avons accompagné des clients qui sont allés très loin dans la mesure de leur empreinte carbone liée au numérique grâce à Centreon.
Nous favorisons la technologie serverless qui permet d’activer un serveur uniquement si une requête lui est adressée. En parallèle, nous travaillons également sur un projet de partenariat qui nous permettra d’aider nos clients à piloter leurs consommations énergétiques matérielles grâce à des tableaux de bord adaptés.
Marc Antoine Hostier. Deux axes peuvent être pris en compte comme l’a souligné Julien : le premier est notre capacité à réduire significativement nos consommations en ressources physiques pour faire “tourner” notre solution (en favorisant la virtualisation par exemple) et le second axe est de permettre à nos clients de remonter les bonnes métriques pour piloter leur politique de Green IT. Or cela fait partie intégrante de notre métier.
Ainsi, chez certains de nos clients, ce qui était à l’origine une problématique IT est devenue une problématique des services généraux et même un enjeu RSE.
Nous sommes ainsi passés d’une analyse de la consommation énergétique du matériel informatique à des relevés de la consommation d’objets connectés tels que des cafetières électriques pour finir par calculer l’empreinte carbone de certains matériels à partir des données de supervision.
Eryk Markiewicz. A ce propos, chez Centreon, comment appliquez-vous au quotidien cette philosophie ?
Marc Antoine Hostier. Comme toutes les entreprises de notre génération, nous avons rapidement compris qu’au-delà du constat écologique et de notre conviction intrinsèque, l’empreinte carbone était aussi devenue un enjeu business avec un impact sur l’image de marque employeur et même le montant de nos factures. J’aime assez l’idée que nous pensions le Green IT non pas comme une contrainte mais comme des actions qui ont un impact positif pour l’entreprise et nos collaborateurs.
Julien Mathis. Ce que je vous ai expliqué précédemment en matière de consommation énergétique, nous l’appliquons à nous-même. Ainsi, nos serveurs ne tournent qu’aux horaires où ils sont utilisés car nous nous sommes rendus compte qu’ils ne tournaient que 46% du temps. Fini le 24/24 inutile et polluant ! Nous travaillons sur des sujets comme l’optimisation du PUE (Power Usage Efficiency) qui permet d’ajuster la température dans une salle des serveurs et donc de réduire l’usage de la climatisation.
Nous favorisons le Cloud, le télétravail ou les visio pour nos échanges et, bien sûr, nous faisons la chasse au plastique et aux matières polluantes.
C’est devenu un réflexe dans l’entreprise de « penser vert » . Nous soutenons toutes les démarches qui visent à réduire l’empreinte environnementale parce que nous avons envie que cela avance. Nous faisons ce qu’il faut et nous aidons nos clients à faire ce qu’il faut !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter !